Quand on pense à l’avenir de l’intelligence artificielle (IA), on se heurte souvent à une frontière indéfinie entre le progrès technologique et le cadre réglementaire.
Selon les dirigeants de l’UE, cette frontière est sur le point de devenir beaucoup plus claire avec l’Artificial Intelligence Act.
Mais qu’est-ce que cela signifie réellement pour le monde de l’IA ?
Contexte de l’Artificial Intelligence Act
L’Artificial Intelligence Act, ou l’AI Act, est l’un des premiers cadres juridiques complets du monde pour l’IA.
Lancé par la Commission européenne en avril 2021, il a fait long feu, avec une position générale adoptée par le Conseil européen à la fin de 2022.
Le 14 juin dernier, le Parlement européen a adopté sa position sur l’AI Act avec une écrasante majorité.
Mais qu’est-ce que cela signifie réellement pour le paysage de l’IA ?
Pour comprendre cela, il est nécessaire d’examiner les implications du projet de loi et les discussions en cours sur sa mise en œuvre.
Les grandes lignes du projet de loi
D’après Rishi Bamasani, responsable de la recherche sur les modèles de base à l’Université de Stanford, certaines zones sont déjà bien définies dans le projet de loi.
Il souligne des domaines tels que la transparence sur les données utilisées pour l’entraînement des modèles, l’évaluation et les tests, et la gestion des risques.
Cependant, il y a aussi des zones qui reste floues et nécessitent des clarifications.
Par exemple, il souligne l’importance de comprendre comment les modèles de base sont utilisés.
En fonction de l’application, qu’il s’agisse de la médecine, du droit ou du divertissement, la manière dont nous raisonnons sur la technologie change.
L’Open Source et le projet de loi
Irene Solaiman, directrice des politiques chez Hugging Face, une entreprise d’IA, a également souligné l’importance de l’open source dans l’IA.
Les fournisseurs qui adoptent une approche open source ont tendance à bien répondre aux exigences du projet de loi en ce qui concerne les ressources nécessaires à leurs modèles, comme les données et le calcul.
Cependant, les fournisseurs à accès plus restreint, comme OpenAI, ont tendance à mieux performer en ce qui concerne les exigences relatives à la manière dont leurs systèmes sont déployés en aval.
Les négociations à venir
Cependant, l’AI Act est loin d’être une loi définitive. Les négociations entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil européen sont toujours en cours.
Selon Dragos Tudorache, membre du Parlement européen et vice-président du groupe Renew Europe, il y a un certain nombre de points de contentieux.
Parmi ceux-ci, l’utilisation de l’IA pour la surveillance biométrique dans les espaces publics, la réglementation des risques élevés, la gouvernance et, bien sûr, l’IA générative. Il est convaincu qu’un accord peut être trouvé d’ici la fin de l’année.
Mais qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de l’IA ? En fin de compte, cela dépendra de la manière dont les négociations se déroulent et de la façon dont le projet de loi final sera rédigé.
En conclusion : l’incertitude persiste
Dans l’ensemble, l’avenir de l’IA est encore incertain. Bien que l’AI Act soit une étape importante dans la définition d’un cadre réglementaire pour l’IA, il reste encore beaucoup à faire.
Que ce soit en termes de développement de normes, d’évaluation et de mise en œuvre des exigences du projet de loi, ou de clarification des zones grises restantes, le paysage de l’IA est en constante évolution.
Mais une chose est sûre : l’AI Act a le potentiel de façonner l’avenir de l’IA, et il est essentiel de suivre de près les développements à venir. C’est un domaine passionnant et dynamique, et nous attendons avec impatience de voir comment il évoluera à l’avenir.